C’est avec un
immense plaisir que nous avons pu constater le suivi du public lors des
dernières manifestations. Un tel engouement, notamment lors de la soirée du
samedi nous conforte dans l’idée que
« le film documentaire » génère
un intérêt général incontestable, et qu’il est nécessaire de proposer des lieux de rencontres et
de débats autour de cette forme si singulière de cinéma, de regard sur le
monde.
Nous avons pu
également tirer quelques conclusions quant à l’organisation générale de ses rencontres, et vos remarques (toujours les bien-venues) ont
été prises en compte en vue d’améliorer la qualité de déroulement de tels
événements.
La nécessité d’une
pause plus longues entre les films nous a été plusieurs fois mentionnée, la disproportion évidente du publique en termes quantitatifs
lors des différentes soirées nous contraint à envisager les prochaines
rencontres autrement :
Cette année la
qualité des films (et notamment des films proposés par « Documentaire sur
Grand Ecran ») était au rendez-vous et nous avons donc opté pour une
programmation riche, (peut-être trop
riche).
La quantité de
films était telle qu’elle incitait le publique à faire un choix afin de
profiter au mieux de cet évenement. Nous sommes conscient que 3 jours
consécutifs de documentaires exige un effort particulier au cinéphile voulant profiter
des ces diffusions dans leur exhaustivité. C’est pourquoi nous tendons à une
allégement quantitatif des programmations, et à une répartition plus sporadique des soirées à thèmes.
En attendant vos
réactions, suggestions, je vous annonce que les prochaines rencontres auront
lieu courant Mars.
Nous éditerons prochainement un dossier sur les actions 2007 à venir .
Julien Touret
Retour sur les rencontres en images
C'est dans une ambiance intimiste que débuteront les rencontres documentaires
Jeudi 30 novembre à 18h30.
Sylvie Texier acompagnée de Laurence Connan (Documentaire sur grand-écran) nous annonce le proramme;
4 films sur l'adolescence: l'heure de la piscine, Watch me!, Beppie, Lettre d'un cinéaste à sa fille.
Xavier Baudoin (réalisateur de Watch me!) est parmi nous et s'apprête, dans un premier temps à répondre aux questions des jeunes filles de "L'Interval"(voir "projet Interval" document à venir sur le canalblog), entretetien filmé dans le cadre de nos ateliers "web trotter", et dans un second temps à débattre avec le public après le visionnage de son film.
Nous comptabiliseront une trentaine de personnes, et c'est avec joie que nous constaterons l'intérêt du public très sensibilisé par le débat.
Parmi les temps forts de cette soirée, une personne du public nous fera part de sa surprise lors du visionnage de "Lettre d'un cinéaste à sa fille."
"Il n'est pas courant de voir dans un documentaire, une liberté formelle si assumée...j'ai été très surpris par cette succession de plans de "pluie sur le gouderon, tableaux, paysages, trains..." très souvent en décalage avec le propos tenu par le "voix off" du réalisateur Eric Pauwel.
Vendredi 1 er décembre: C'est également l'occasion pour l'association Varlin Pont-Neuf de diffuser un premier film d'atelier: "autour du graff", un film Studio Image réalisé par Caroline Pajot il y a 10 ans.
"Regards sur les artistes d'hier et d'aujourd'hui" donnera lieu à une programmation de films professionnels et amateur.
3 films pour cette soirée: Autour du graff, Moi, Sanfourche et l'énergie de Pierre Bonnard.
C'est un "Yann Kassile" très ému (réalisateur du dernier film) qui viendra converser avec le public en fin de soirée.
Yann Kassile et Julie (peintre amatrice) discutent "art" lors des ateliers "Web Trotter"
Samedi 2 décembre:
"Regards sur l' Afrique noire" dernière soirée de ces rencontres Cafévision, au cours de laquelle nous pourrons apprécier
trois expositions de photographies (professionnelle et amatrices) sur le Mali et le Burkina Faso, réalisée par:
Martine Lancelot (Mali) réalisatrice du film "Le jour où j'ai découvert Victor Hugo".
Linette Dubois (Burkina Faso)
Moktaria Benchaïd (Mali)
Arnaud Briquet Patrick Cazals Martine Lancelot
Nous organiserons une diffusion pour les scolaires suivie d'une rencontre avec Matine Lancelot au cours de la journée.
Retour sur les rencontres; plus de 130 personnes constituront le public de cette dernière soirée très riche en réactions lors des débats.
Merci à "Horizons Croisés" pour l'exposition de photographies de "lutte au Sénégal", pour l'animation de la soirée dansante et l'exposition de tentures africaines.
Merci à AFil pour la préparation du repas africain.
Merci à Salima, Abdoul et les "Lapins de la Jungle" pour le spectacle africain.
PHOTOTHEQUE Cafévision
Jeudi 30 novembre
Regards sur la Jeunesse
Invités : Laurence Connan Documentaire sur Grand Ecran
Xavier
Baudoin Réalisateur du film Watch
me !
Regards sur la jeunesse
L’heure de la piscine de Valérie Winckler
Watch
me ! de Xavier Baudoin
Beppie
de Johan Van Der Keuken
Lettre d’un cinéaste
à sa fille de Eric Pauwels
Quatre films
présentant quatre approches différentes sinon opposées de la jeunesse et des
thématiques pouvant se dégager de cet univers.
L’heure de la piscine et sa légèreté trompeuse nous immerge
avec poésie dans les questionnements sur la vie, l’amour, sur la difficulté
d’être soi, de trouver sa place parmi les autres. Très vite ce qui semblait
s’apparenter à une naïveté légère inhérente à l’enfance trouve des résonances
en nous ( adulte ?), et nous redécouvrons ce qui peut-être était
enfoui au plus profond de chacun et que nous assimilions (certainement avec
erreur) au monde « des grands ».
C’est un film sur
nous, sur nos peurs, nos rêves, sur l’appréhension de notre monde, durant
lequel on se surprend à rire et à s’émouvoir tant du propos que de la forme.
(on saluera le travail extraordinaire de photographie de Valérie Winckler,
filmant les corps se déplaçant avec grâce et douceur, sur un fond musical
hypnotique favorisant notre immersion et notre évasion.)
C’est au cœur d’un
collège de Clichy que « Watch me ! » de Xavier Baudoin nous
emmène.
Un projet musical prend forme tout au long de ce
documentaire loin des clichés de banlieues.
Ernest Dawkins, grand musicien de Chicago est à la tête d’un
projet fou; monter un spectacle de Jazz avec des élèves d’un collège de
Banlieue européen…
C’est Clichy qui retiendra son attention. Il fera parvenir
des partitions quelques mois avant son arrivée, et les élèves, n’ayant à
l’origine du projet aucune notion de musique, devront faire leur apprentissage
dans des délais impartis.
Nous aurions très
bien pu programmer ce film le 2ème jour des rencontres « regard
sur les artistes d’hier et d’aujourd’hui », tant la problématique de
filmer la création est présente tout au long de ce documentaire.
Le leitmotiv du film pourrait être « l’union fait la
force », et tout son charme réside, (à mon sens) dans cette évolution
constante du projet dans lequel la cacophonie règne en maître absolu lors des
premières répétitions. Ernest Dawkins semble d’ailleurs prendre réellement conscience
de l’ampleur du travail lors des premières répétitions ; qu’à cela ne
tienne, le grand musicien charismatique de Chicago et les jeunes élèves motivés
travailleront sans relâches afin d’atteindre l’harmonie musicale indispensable
à la représentation.
Mais le message de « Watch me ! » pourrait se
résumer à son titre :
Je suis là, j’existe, regarde moi, regarde ce que je peux
faire…
«Beppie ». Il n’y a pas de mots pour décrire le charme
de ce documentaire de Van Der Keuken.
Il s’agit d’un portait. Portrait d’une enfant un peu chipie,
de ses 400 coups, portrait d’une époque et éloge d’une enfance exutoire, d’une
enfance à faire un maximum de bêtises, tant le monde qui nous entoure est
hostile. C’est au travers d’un noir et blanc léché que Van Der Keuken nous
invite à nous attacher à la petite Beppie, petite peste adorable et à partager
un grand moment de cinéma.
Lettre d’un cinéaste à sa fille, film riche dans sa
forme tout comme dans son sujet :
la transmission. Qu’est
ce qu’un cinéaste, que fait-il ? pourquoi ? autant de questions
auxquelles Eric Pauwels tentera de répondre pour sa fille, maintenant en âge de
comprendre…
Eric Pauwels, tout au long de son film prendra soin de ne
pas quitter le monde de l’enfance, c’est au travers de contes, métaphores,
poésies qu’il tentera de préparer son enfant à la complexité de monde en
concluant sur l’importance du choix et du désir.
Vendredi 1er décembre
Regard sur les artistes d’hier et d’aujourd’hui
Invités :
Caroline Pajot réalisatrice de Autour du graph
Christophe Gatineau réalisateur de Moi, Sanfourche
Pierre Désenfant producteur. Morsure Prod
Yann Kassile réalisateur de L’énergie de Pierre Bonnard
REGARDS SUR LES ARTISTES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI
Autour du graff de Caroline Pajot
Moi, Sanfourche de Christophe Gatineau
L’énergie de Pierre Bonnard de Yann Kassile
« Autour du graff » est un petit film amateur,
premier film documentaire de Caroline Pajot réalisé dans le cadre des films
« Studio image », films réalisés à Varlin Pont-Neuf.
Il s’agit d’un film spontané, mêlant prises de vue noir et
blanc super 8, et photographies couleurs. Le centre culturel John Lennon a été pendant des années, un des lieux d’expressions favoris des graffeurs et
tagueurs de la ville. Il y a presque 10 ans, Caroline réalisa ce film de 16 mn
sur l’univers des graffeurs ayant contribué à « l’immense fresque » décorant ce centre.
Quel personnage, ce
« Jean-Joseph Sanfourche » ! Christophe Gatineau réalisateur du
film « Moi, Sanfourche ! » et ami du peintre, réalise un film
qui s’est construit progressivement autour de leurs diverses rencontres
hebdomadaires. « Parfois, nous passions l’après-midi à discuter sans même
prendre soin de brancher la caméra » nous confie Christophe lors du débat
avec le public. Christophe Gatineau nous invite à partager certains moments de
réflexion du peintre sur son travail, sur l’art, sur sa vie de temps
en temps.
Ce film nous permet de découvrir « Jean-Joseph
Sanfourche », artiste, même s’ il détesterait probablement cette
appellation, artiste au monde généreux de couleurs et de joie, et homme plus
que touchant notamment lors de ses rencontres avec les enfants dans les écoles
de la région.
Le film de Gatineau est à l’image des peintures de
Sanfourche ; c’est un film vif, coloré qui nous donne envie d’en savoir
plus sur cet homme et son univers.
L’énergie de Pierre Bonnard est à mon sens l’un des
meilleurs films de toutes ces rencontres.
Yann Kassile, ayant un parcours universitaire de
Philosophie, (ces précédents travaux ont pour thèmes
« Nietche » et
« les penseurs japonais ») , nous dépeint le travail du peintre
« Pierre Bonnard » au travers d’un film très pédagogique constitué de
18 parties.
Outre le travail exceptionnel du peintre, nous seront
également interpellés par la cohérence et l’intelligence de son travail de
création. Pierre Bonnard tenait un journal, dans lequel pouvait apparaître
aussi bien croquis, esquisses, idées (« tout peintre doit avoir un
répertoire de forme à sa disposition » Bonnard) qu’un certain nombre de
préceptes et « dogmes » qu’il tentait de respecter en vue d’une
pertinence et cohérence de l’ensemble de son œuvre. A l’instar des « notes sur le cinématographe » de
Bresson, ce journal redéfinit la peinture, Sa peinture, au travers d’une
réflexion sur l’art.
Samedi 2 décembre
Regards sur l’Afrique noire
Invités :
Arnaud Briquet réalisateur de Diégane
Patrick Séraudy producteur Pyramide production
Patrick Cazals réalisateur de Aziza
Martine Lancelot réalisatrice de Le jour où j’ai
découvert Victor Hugo
REGARDS SUR L’AFRIQUE NOIRE
Diégane de Arnaud Briquet
Aziza de Patrick Cazals
Le jour où j’ai découvert Victor Hugo
de
Martine Lancelot
La lutte au Sénégal est plus qu’un sport populaire. C’est Le
sport traditionnel représentant la population au travers de ses castes. Nous
pouvons différencier à l’heure actuelle 2 types de lutte : La lutte
traditionnelle et la lutte moderne avec frappe. C’est vers cette première forme
de lutte reconnue par « les anciens » qu’Arnaud Briquet se penchera
en suivant un lutteur :
Abdourahmane Thior, qui dévorait la patte d’arachide étant
petit, ce qui lui valut le surnom de « Diégane » : celui qui
s’empare de la vie.
Plus encore qu’un film « culturel », Diégane
traite également des thèmes de l’initiation et de
la transmission tant la relation avec son frère « Bouba », disciple
de cet apprentissage, est mise en avant.
Aziza. Nous avons longtemps hésité avant de programmer Aziza
dans cette thématique tant les corrélations avec « Moi, Sanfourche »
sont évidentes. Ce film met en avant les œuvres de nombreux artistes
contemporains au Benin. C’est par ces sculpteurs « d’art brut »,
soucieux de la modernité de leur travail et du devenir économique du Benin, que
Patrick Cazals nous invitera à son
voyage. Une problématique récurrente nous accompagnera tout au long de ces
découvertes ; éviter dans leur art « les scléroses trop souvent générées par les rituels et la
tradition dans certaines régions africaines ou européennes ».
Aziza nous propose un nouveau regard sur l’Afrique :
Celui de la création, ou plus particulièrement celui de l’importance de la
création revendiquée comme identité propre à un peuple.
Le jour où j’ai rencontré Victor Hugo. Martine Lancelot
réalise un film sur l’importance de l’écrit. Il touche au thème de l’éducation,
la transmission du savoir sur un plan universel en prenant l’exemple du Mali,
et de son train bibliothèque. Un livre représente un mois de salaire pour un
malien, et nous prenons conscience de l’état d’urgence d’une mise en place
d’accès à la lecture et à l’écriture pour le peuple africain. La transmission
orale a ses limites et le risque d’une perte partielle de l’héritage
traditionnel culturel est bien présent.
Le wagon bibliothèque ne propose à l’heure actuelle que peu
de choix de livres et le peuple malien lettré semble plus que désireux de se
nourrir de littérature.
Martine Lancelot est une véritable amoureuse du Mali qu’elle
considère comme son 2ème pays ;
Cet amour et ce désir de sensibilisation transparaît
nettement dans ce film où le travail de photographie et de mise en abîme des
couleurs est particulièrement soigné.